PFAS

Les PFAS: un danger invisible contre lequel il est temps d’agir

Pays Suisse
Statut en bourse Engagement continu
Présence avérée de PFAS en Europe.

Les composés chimiques fluorés, ou PFAS, comprennent des milliers de substances fabriquées par l’homme. Ils sont invisibles, presque indestructibles, et représentent un risque majeur pour la santé et l’environnement. En Suisse, nous consommons, nous aussi, quotidiennement des PFAS présents dans l’air, l’eau et les aliments. À l’avenir, des règles plus strictes devraient enrayer leur propagation et considérablement bouleverser l’industrie chimique. Par conséquent, l’ASIR demande aux entreprises d’être davantage transparentes et de remplacer les PFAS par des substances plus durables.

Les PFAS, substances per- et polyfluoroalkylées, sont invisibles et presque omniprésentes. L'abréviation PFAS désigne un groupe de plus de 10 000 produits chimiques synthétiques qui résistent à l’eau, à la graisse, à la saleté ainsi qu’à la chaleur. Au moment de leur invention, dans les années 1940, on vantait volontiers leurs mérites en les désignant comme des «merveilles de la science moderne». Leurs possibilités d’application semblaient illimitées. Elles ont même servi à fabriquer la bombe atomique. En raison de leurs propriétés utiles, les PFAS sont utilisées dans de nombreux produits du quotidien, par exemple dans les vestes imperméables, la vaisselle jetable, le papier cuisson, la crème solaire, le fil dentaire, la mousse d’extincteur ou la cire de ski. La poêle en téflon est le produit le plus connu contenant des PFAS.

Un problème national

Si les PFAS nous facilitent grandement la vie au quotidien, elles représentent aussi un risque majeur pour notre santé et notre environnement. Des rapports révèlent que, dans les années 1950, l’industrie savait déjà que ces produits chimiques se répandaient partout. Étant un pays densément peuplé et fortement industrialisé, la Suisse est, elle aussi, considérablement impactée par les PFAS. Ces substances ne se dégradent pas naturellement et restent présentes dans l’environnement, ce qui leur a valu le nom de «polluants éternels». Pendant leur fabrication, transformation industrielle, utilisation et élimination, elles se répandent dans l’air, l’eau et le sol en grandes quantités – et donc inévitablement dans notre chaîne alimentaire. L’être humain ingère des PFAS à travers son alimentation et lorsqu’il boit de l’eau potable, mais ces substances pénètrent également dans le corps par la peau et les voies respiratoires. Elles s’accumulent dans l’organisme et sont notamment liées à des troubles métaboliques, des taux de cholestérol élevés, des troubles du système immunitaire et des cancers.

Une réglementation plus stricte grâce à une véritable prise de conscience

La Suisse a longtemps pensé qu’elle n’était pas concernée par ce problème. Ces derniers temps, toutefois, les reportages des médias attirent de plus en plus l’attention sur ce sujet même en Suisse. Ainsi, en 2024, la vente de viande bovine provenant d’exploitations agricoles du canton de Saint-Gall a été interdite. En cause: des pâturages contaminés par les PFAS. Dans le canton de Zoug, une aire de jeux pour enfants a été fermée en raison d’une exposition trop élevée aux PFAS. De plus, de récents contrôles aléatoires de truites et de brochets effectués par des chimistes des cantons de Suisse romande font déjà craindre une interdiction de vente en raison de taux de PFAS trop élevés.

La Suisse est à la traîne par rapport à l’UE concernant la réglementation et l'établissement de valeurs limites relatives aux PFAS: dans certains cas, les valeurs de tolérance sont jusqu’à 200% plus élevées que dans l’UE. Mais aujourd’hui, les choses bougent aussi dans notre pays: début 2024, la Suisse a introduit des valeurs limites pour certaines PFAS dans les aliments d’origine animale, tels que la viande, le poisson et les œufs. En concertation avec l’UE, un durcissement des réglementations concernant d’autres denrées alimentaires est également à l’étude. À partir de 2026, les valeurs limites pour l’eau potable devraient également être plus strictes en Suisse.

L’industrie doit réagir

Dans le monde entier, des équipes de recherche développent leurs connaissances des PFAS et mettent au point des méthodes pour lutter contre ces substances chimiques nocives. Les nouvelles découvertes scientifiques et le changement de l’opinion publique pourraient entraîner un élargissement de la réglementation, et ce plus rapidement que prévu. Cela aurait un impact considérable sur les entreprises.

L’ASIR est également active. Avec son partenaire Robeco, elle cherche à dialoguer avec les fabricants de PFAS, notamment 3M Co, Akzo Nobel NV ou Honeywell International Inc. L’association demande de la transparence sur leur utilisation généralisée des PFAS et le remplacement de ces produits chimiques par des substances plus durables. Sur le marché, des opportunités vont s’offrir aux entreprises qui s’intéressent déjà à des solutions innovantes. Pour la population, abandonner les PFAS signifierait peut-être s'en tirer à bon compte.

Publication: Avril 2025

Sources: Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV, ChemSec, Robeco, SRF Schweizer Radio und Fernsehen, SWI swissinfo.ch, Yale Scientific. Image: Présence avérée de PFAS en Europe (The Forever Pollution Project).